article publié le
23 août 2022
Depuis plusieurs années, on observe un attrait vers des méthodes dites « naturelles » pour prendre soin de sa santé.
Cela est favorisé par l’apparition et le développement de professions telles que les « naturopathes », les « ostéopathes », les « onirothérapeutes », « iridologues », etc…
Ces activités qui touchent à la santé des personnes ouvrent la porte à de nombreuses dérives pouvant avoir de graves conséquences parfois irréversibles. Pour rappel, ce ne sont pas des professionnels de santé.
Le risque semblant être le plus élevé est celui lié à des ostéopathes peu scrupuleux s’improvisant médecins.
Aussi il semble opportun de venir rappeler le cadre et les limites de cette profession.
De nombreux ostéopathes affirment être des professionnels de santé. Cela est faux.
Les professionnels de santé sont limitativement énumérés par le Code de la santé publique (L.4001-1 à L.4444-3 du Code de la santé publique) et les ostéopathes n’en font pas partie.
Parmi les professionnels de santé nous trouvons les professions médicales (médecin, sage-femme, chirurgien-dentiste), les professions de la pharmacie et de la physique médicale (pharmaciens d’officines et hospitaliers et physiciens médicaux), les professions d’auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ergothérapeutes et psychomotriciens, orthophonistes et orthoptistes, manipulateurs d’électroradiologie médicale ou ERM et techniciens de laboratoire médical, audioprothésistes, opticiens-lunetiers, prothésistes et orthésistes, diététiciens, aides-soignants, auxiliaires de puériculture, ambulanciers et assistants dentaires).
Aussi, si un ostéopathe utilise cette qualification, cela pourrait relever d’une usurpation de titre et/ou de qualité ou d’un exercice illégal de profession règlementée sanctionnable d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.
Cela devrait également amener à s’interroger sur le sérieux du praticien.
Sur certains sites internet d’ostéopathes il est possible de lire qu’ils interviennent sur des enfants de moins de 6 mois. Certaines sage-femmes orientent également vers des ostéopathes des jeunes parents pour leur nouveau-né.
Cependant, les manipulations du crâne, de la face et du rachis (colonne vertébrale) chez un nourrisson de moins de 6 mois sont strictement interdites sans un diagnostic d’absence de contre-indication du médecin (Article 3 du Décret 2007-435 du 25 mars 2007).
De même, et plus généralement, toute manipulation de la partie haute de la colonne vertébrale (rachis cervical) chez n’importe quelle personne leur est interdite sans diagnostic de non contre-indication établi par un médecin (Article 3 du Décret 2007-435 du 25 mars 2007).
Sur plusieurs sites internet d’ostéopathes, il est également possible de lire qu’ils effectuent une « rééducation du périnée ».
Or, cela leur est interdit. Cette rééducation suppose soit des techniques manuelles (touchers pelviens), soit des techniques instrumentales.
En effet, les manipulations que peuvent effectuer les ostéopathes sont uniquement manuelles, externes, non instrumentales et non forcées (Article 1 du Décret 2007-435 du 25 mars 2007).
Il leur est également interdit d’intervenir sur la personne lorsqu’existe une pathologie organique nécessitant intervention thérapeutique, médicale, médicamenteuse, etc.
Les ostéopathes ne peuvent pas intervenir lorsque existent des symptômes justifiant des examens médicaux.
De même, ils ne sont absolument pas habilités pour vous demander de faire des radios, IRM, scanner ou tout autre examen.
En effet, cela découle du fait que les ostéopathes ne sont pas des professionnel de santé.
En résumé et pour plus de sécurité, avant d’aller voir un ostéopathe pour un souci de santé, il est fortement recommandé d’aller voir son médecin.
23 août 2022
Maître Sabrina SAB